CROWDFUNDING : UN LEVIER POUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?

Le crowdfunding, ou finance participative, croît de façon exponentielle. Entre 2012 et 2013, les fonds collectés via les plateformes internet de finance participative ont quasiment doublé, passant de 2,67 milliards à 5,1 milliards dans le monde. En France, le gouvernement devrait bientôt encadrer ce secteur afin de le sécuriser et d’en favoriser le développement. Cette nouvelle forme de mobilisation de l’épargne pourrait-elle contribuer à financer la transition écologique du pays ?

« Le financement citoyen peut servir d’aiguillon au réseau bancaire, enclin à rester à la remorque de l’innovation pour financer certains projets », introduit* Jean-Michel Clément, député de la Vienne. Il est rejoint dans son analyse par Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, qui résume : «Tout le problème actuel est de parvenir à capter l’épargne des retraités pour financer la croissance. Seulement, dans un pays comme la France où le mot ‘risque’ provoque des crispations, les banques ne favorisent absolument pas les TPE et les PME. Sur les 64 000 entreprises ayant fait faillite en 2013, la grande majorité aurait pu être sauvée avec l’apport d’un fonds de roulement de quelques jours. Dans ce contexte, les financements alternatifs revêtent une importance majeure ! » Le crowdfunding est l’un de ces leviers de financement alternatif. Le principe ? Des porteurs de projet soumettent leur dossier à des plateformes de crowdfunding, qui sélectionnent et diffusent sur leur site internet ceux qu’elles estiment sérieux et solides. Une fois en ligne, ces projets peuvent recueillir l’adhésion, et l’argent, des internautes sous forme de don, de prêt ou d’investissement en fonds propres. Le premier site de finance participative européen est français. Baptisé Ulule, il propose majoritairement des projets culturels et artistiques (musique, BD, films, etc.), mais aussi des projets solidaires – le plus souvent dans des pays en voie de développement. Sur le site d’Ulule, mi-avril, les internautes peuvent choisir de donner une partie de leurs économies à plus de 700 projets. Depuis 2010, 4 394 projets ont été financés avec succès sur les 7 232 mis en ligne, soit un total de 14,9 millions d’€ de dons collectés dans 133 pays (le ticket moyen s’élève à 48 €).

Bientôt, emprunter jusqu’à 1 million d’euros

Face au foisonnement des initiatives et à la croissance des montants levés (78 millions d’€ en France en 2013), les pouvoirs publics ont souhaité encadrer ce phénomène qui semble bien ancré, même s’il reste embryonnaire. « Novateur et utile, le financement participatif doit se professionnaliser. Encadrer ce secteur devenait une nécessité vis-à-vis de la réglementation bancaire », souligne Jean-Michel Clément, rapporteur de la loi d’habilitation Simplification et sécurisation de la vie des entreprises. Cette loi comprend des dispositions pour « favoriser le développement du financement participatif ». Parmi ces mesures, la possibilité pour le particulier de prêter de l’argent moyennant rémunérations, brisant ainsi le monopole des banques, et la mise en place d’un nouveau seuil (relevé de 100 000 € à 1 million d’€) pour mobiliser…

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