Fidji appelle la communauté internationale à agir pour l’océan

Communiqué de presse La Voix de l’océan

 

COP23: la voix de l’océan
Fidji appelle la communauté internationale à agir pour l’océan  

Il s’agit d’un symbole fort: Peter Thomson, envoyé spécial des Nations Unies pour l’océan, a ouvert la cérémonie de lancement du Partenariat pour l’Océan (Ocean Pathway Partnership) et appelé les gouvernements du monde entier à agir ensemble pour la protection de l’océan. L’océan est source de solutions d’adaptation aux changements climatiques, mais aussi source d’atténuation: ce constat est d’une importance cruciale si l’on veut limiter le réchauffement global à 1-5°C par rapport à l’époque préindustrielle, comme il est inscrit dans l’Accord de Paris.  

En effet, la prise en compte de l’océan est croissante au sein du processus de la Convention-Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC): comme Patricia Ricard (Vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat) l’explique, il suffit d’observer l’évolution des logos depuis la COP21 pour noter que la couleur bleue prévaut progressivement sur le vert.

« L’océan est au fondement même de nos existences, tout le monde doit s’impliquer dans sa protection »
Peter Thomson

C’est avec cet objectif en tête que le gouvernement Fidjien a décidé de porter le Partenariat pour l’océan au coeur de la COP23, afin d’impulser une nouvelle manière de concevoir la gestion et la gouvernance de l’océan.

Ce partenariat, supporté et co-organisé par la Plateforme Océan et Climat, a pour objectif l’implication des décideurs politiques dans une dynamique collective de meilleure intégration de l’océan au sein de la CCNUCC. En plaçant le partenariat au coeur de la lutte contre les changements climatiques, le Partenariat pour l’Océan constitue une voie pour la mise en place des Objectifs de Développement Durable (ODD), et en particulier de l’ODD14 relatif à une gestion durable de l’océan. Comme le souligne Mr Peter Thomson:

« Nous avons un plan pour l’avenir, et ce plan est l’ODD14 ».

 

Une mobilisation importante de la communauté océan et climat

Lors de cette COP23, la communauté océan et climat s’est activement rassemblée au sein de la Bonn zone (zone de la société civile). En effet, deux journées consacrées à l’océan y ont été organisées. La première, tenue par l’Union Européenne, s’est déroulée le 10 Novembre, et la seconde, l’ « Oceans & Coastal Zones Global Climate Action (GCA) Day » encadrée par le Global Ocean Forum (GOF) et ses partenaires (dont la POC) s’est tenue le 11 Novembre.

Durant cette journée ont été présentés deux rapports conjoints produits par le GOF et l’Alliance d’Initiatives Océan et Climat (AIOC), apportant une vue d’ensemble des initiatives qui travaillent sur l’océan afin d’apporter des solutions dans la lutte contre les changements climatiques. Cette mobilisation générale a été particulièrement représentée lors de l’événement de la Plateforme Océan Climat « De la science à l’action: l’Alliance d’Initiatives Océan et Climat », qui fut introduit par Mr Peter Thomson et auquel Anote Tong, ancien président de Kiribati, ainsi que d’autres éminents panélistes ont participé.

La science a également joué un rôle important au sein de cette COP, Lors du « Oceans & Coastal Zones GCA Day », une session organisée par la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO (COI-UNESCO), avec la participation de Françoise Gaill de la POC, a été consacrée à la science. Une analyse du rapport spécial du GIEC sur l’océan y a été présentée, mettant en lumière le besoin de science dans l’élaboration des politiques sur l’océan ainsi que les fonds nécessaires à leur mise en place.

 

L’océan comme catalyseur de l’action

Car l’océan est par essence un bien commun, sa gestion et sa protection doivent être assurées par tous les acteurs de la société, y compris par la société civile. Pour ce faire, la communauté océan et climat se structure progressivement et a été très impliquée au sein de cette COP, identifiant un réel manque d’échanges entre la « Bula zone » et la « Bonn zone », ainsi que la nécessité d’une meilleure intégration de l’océan au sein des Contributions Prévues Déterminées au niveau National (NDC’s en anglais).

Afin de développer les liens entre la société civile et les décideurs politiques, la déclaration « Because the Ocean » (regroupant des représentants de plus de 20 pays ainsi que des membres d’organisations internationales, des représentants de la société civile, de centres de recherches et du monde académique) travaille sur ce sujet. Cette déclaration vient de voir ses rangs s’élargir avec l’arrivée de 4 nouveaux membres: le Royaume-Uni, le Honduras, la Roumanie et la Finlande. Si cette dynamique permet d’entamer une discussion sur l’intégration de l’océan dans l’élaboration des prochaines Contributions Prévues Déterminées au niveau National, elle permet également de faciliter la convergence des engagements des Etats avec les actions de la société civile, dans la perspective d’une gestion plus propre et durable de l’océan.

Bien qu’il semble que les choses avancent, elles n’avancent malheureusement pas assez vite. Une étude récente révèle que les îles du Pacifique pourraient perdre 50 à 80% des poissons peuplant leurs eaux sous l’effet des changements climatiques. Une mobilisation forte, globale et efficace est plus que jamais nécessaire afin d’avancer plus vite, plus loin, ensemble. A cette fin, la Plateforme Océan et Climat, sous l’égide de son nouveau président Romain Troublé (succédant à Eric Banel), poursuit sa mission de sensibilisation et de diffusion du savoir sur les liens entre océan et climat.




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