Marchons…
La Marche du siècle pour le climat a été un succès mais ce n’est pas la première fois que de telles marches s’ébranlent. Il y a en eu de nombreuses, souvent très suivies, mais pour quels résultats ? Celle de 2015 en Australie n’a pas empêché que la pire politique environnementale ne se soit emparée de ce pays continent. Les sécheresses, les incendies, les records de chaleur n’ont pas davantage fait reculer son gouvernement peu sensible à cette thématique.
Les JO à Sydney en 2000 s’étaient pourtant voulus très environnementaux avec un village olympique modèle. Mais tout n’est souvent que communication ! Nos manifestants, dans les rues de Paris il y a quelques semaines, étaient eux on ne peut plus sincères, joyeux, conscients que leur génération et celle de leurs enfants allaient être sacrément impactées par un dérèglement climatique qui n’est plus à prouver.
Mais toutes les grandes idées proférées par un René Dubos ou un René Dumont ont été accaparées par les faiseurs de langues de bois, de déclarations non suivies d’effets. L’économie circulaire tourne en rond, la mobilité a servi à construire des infrastructures disproportionnées sans que l’on sache quelle sera la voiture de demain. L’énergie a vu s’exacerber toutes les concurrences et, tandis que la Pologne et l’Allemagne continuent de nous cracher à la gueule leur CO2, on nous parle d’énergies propres.
Récemment Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et co-présidente du GIEC, démontrait dans un graphisme que depuis un siècle et demi la production de CO2 est corrélée à la production industrielle et traduit l’expansion économique d’un pays. En quelques années la Chine est passée en tête et nous ne l’imaginons pas, malgré des initiatives très volontaristes, abandonner cette première place.
Alors, que nous reste-t-il ? L’irruption soudaine d’une technologie qui rendrait les procédés polluants coûteux et inadaptés ? Une baisse de la consommation avide pour une consommation réfléchie ?
En attendant que les marcheurs soient de plus en plus nombreux et qu’ils fassent autour de la Terre un pont qui les unisse, pour que les choses bougent, non dans les mots mais dans les faits… marchons.
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