Sans doute faudrait-il retrouver les pionniers d’une véritable écologie, revenir aux sources, pour s’apercevoir que ces premiers lanceurs d’alerte ont tout dit dans des ouvrages souvent fondamentaux. Philippe Saint-Marc a consacré sa vie à imaginer et à promouvoir un humanisme écologique qui scellerait une alliance solide entre l’homme et son environnement.
Son petit traité constitue une oeuvre majeure qui doit être consultée souvent. Les maux de notre époque ne sont pas mis sous le tapis et les analyses pertinentes de notre auteur peuvent faire avancer certains concepts et les sujets qui nous préoccupent.
Philippe Saint-Marc est un homme engagé. Il a créé la SIRES pour unir médecins et écologistes et mieux lutter contre les causes environnementales de certaines grandes pathologies. Pour lui, notre monde occidental est fragile et menacé dans son essence même. Il préconise une vision environnementale qui redonnerait du sens au développement économique, social et spirituel. Étayant ses propos sur des études solides qui montrent bien le mal être de notre société déboussolée, il pointe du doigt l’émergence d’une société malade d’une nouvelle violence que l’on retrouve aussi bien sur les stades, ou dans les transports. Cette délinquance touche, de plus en plus, les plus jeunes. Elle constitue, pour lui, une fuite en avant face à la crainte de ne pas réussir sa vie. Comme si les paradis artificiels pouvaient calmer l’angoisse devant un futur décrit toujours comme incertain, voire menaçant.
Il souligne l’aggravation de la misère économique par la misère écologique : « La ségrégation écologique est un des plus puissants facteurs de fracture sociale en milieu urbain.»
Son ouvrage propose des solutions. N’en citons qu’une : « Il faut lancer d’urgence une politique de renaissance rurale de la France.». Peut-être les temps sont-ils venus d’écouter ce sage.