Premier Sommet mondial pour une économie sociale et inclusive
La mise en synergie de toutes les parties prenantes multiples dans ce secteur était au programme de ce rendez-vous où de nombreux pays étaient représentés par des intervenants, experts ou diplomates, qui tous défendaient une économie sociale et inclusive. Ces idées se retrouvaient dans les interventions de Chantal Moussokoura Fanny, maire de Kaniasso et sénatrice de la région Folon, ambassadrice de la Côte d’Ivoire ou encore celle de Miguel Cabrita, secrétaire d’Etat à l’emploi du Portugal.
A noter également les initiatives en faveur des jeunes comme celle de la coalition nationale de la République Togolaise, dont la représentante présentait un véritable plaidoyer pour l’emploi des femmes.
Christophe Itier, haut-commissaire à l’Economie sociale et solidaire et à l’Innovation sociale a rap pelé, en ouvrant ce Sommet, cette ardente obli gation de ne laisser personne au bord de la route, sur une planète qui ne cesse de se transformer et où le progrès technique doit être associé à un vé ritable progrès social pour une économie solidaire et inclusive.
Les sessions plénières ont abordé l’Agenda 2030 en affirmant qu’il ne pouvait y avoir d’Objectifs de Développement Durable (ODD) sans économie sociale et solidaire. Les intervenants ont rappelé l’importance du temps long pour résoudre les problématiques d’exclusion sociale qui, ces dernières années, ont pris des formes aiguës avec notamment les réfugiés climatiques et les conflits locaux. Gustavo Bernini, président d’Inacoop en Uruguay, a évoqué les 4 000 coopératives qui développent une économie alternative depuis les années 1950. La grande famille de la Francophonie était au rendez-vous. Plus de 300 millions d’interlocuteurs dans le monde pratiquent la langue de Molière
comme l’a souligné Mohammed Traoré, venu de Côte d’Ivoire. L’économie sociale peut permettre une véritable croissance par l’accès à un travail décent pour tous. Elle peut contribuer à un plein emploi productif et faire émerger des solutions innovantes, souvent de terrain, pour relever les défis économiques, sociaux et écologiques qui se posent avec de plus en plus d’acuité dans
tous les pays du monde.Autre sujet au program me : l’investissement « à impact» qui bouscule les frontières. Entre philanthropie et but lucratif, il concerne des investissements souhaitant générer des impacts sociaux et environnementaux qui ne nuiront pas à l’obtention d’un rendement finan cier. Ce secteur d’une finance responsable est en plein essor avec 502 milliards de dollars d’actifs financiers annoncés. L’urgence climatique et le financement des ODD accélèrent son développement.
Le Sommet a permis de réfléchir au modèle économique de social business qu’il faut redéfinir en inventant de nouvelles alliances pour dépasser tous les clivages.
Ce premier « Sommet Pact For Impact » constitue la pierre angulaire d’une alliance mondiale pour une économie sociale et inclusive. Son Manifeste jette les bases de cette nouvelle approche nécessaire à notre société en réunissant tous les acteurs économiques et sociaux pour développer de nouveaux modèles de société réconciliant l’économie, le social et l’environnement.
Tous se sont engagés à défendre cette initiative qui concerne tous les continents. Ce premier Sommet sera suivi de beaucoup d’autres. Le cadre du Musée du Quai Branly était particulièrement bien choisi pour faire se rencontrer toutes les cultures du Monde. ■
