7 Avril 2020
La pandémie de Covid-19 est survenue dans le contexte d’un recul constant, depuis 10 ans, de la place de la recherche en biologie-santé dans le système de recherche français : en 2008, le montant du budget de R&D alloué par l’Etat à ce secteur était de 3,18 Md€ (en € constants 2019) (Fig.1) ; et il a décru de près de 25% entre 2008 et 2019. La part consacrée à la recherche en biologie-santé, déjà faible, a chuté ces trois dernières années pour sombrer en 2019 à moins de 18% (Fig.2).
Fig.1 Evolution du budget biologie-santé depuis 2006 (données MIRES, en € constants 2019) Fig.2 Part du budget consacré à la biologie-santé depuis 2006 (données MIRES, en %)
Ce constat contraste avec celui fait dans plusieurs pays voisins qui consacrent 35 à 40% de leur budget recherche, et jusqu’à 50% pour le Royaume-Uni, à la recherche en biologie-santé. Il s’inscrit par ailleurs dans un contexte de financement de la recherche qui est inférieur en France (2,19% du PIB) à celui de pays environnants, en particulier de l’Allemagne (3,02% d’un PIB déjà supérieur de 30% à celui de la France).
Dans ce contexte, l’Académie nationale de médecine prend acte de la décision du Président de la République d’allouer 58 M€ au fonds d’urgence pour la recherche sur le COVID-19, et de l’annonce d’une augmentation progressive du budget de la recherche pour atteindre 5 Mds€ dans 10 ans.
Cette augmentation annoncée pose toutefois le problème de la part qui sera réservée à la recherche en biologie-santé, en particulier dans le cadre de la loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. En effet, une absence de reconnaissance de la spécificité de la recherche en biologie-santé ferait courir le risque d’atteindre un point de non-retour dans la capacité de la Nation à répondre à d’autres crises sanitaires futures. En conséquence, l’Académie nationale de médecine recommande :