Nous oublions souvent que nous sommes composés aux trois quarts d’eau, et que l’eau étant un cycle fermé, nous buvons une eau recyclée par le climat et régénérée par filtration dans les roches profondes depuis des millions d’années. Le lien Eau et Climat est si fort, si imbriqué, que l’on voit aujourd’hui des phénomènes erratiques se multiplier et causer dans le monde inondations à répétition et sécheresses de plus en plus implacables. Si nous laissons filer la hausse des températures, nous connaîtrons des épisodes inouïs de désertification qui amèneront les populations à fuir en grand nombre ces lieux devenus inhospitaliers, ou à sombrer dans des actes barbares. La cartographie des lieux de sécheresse nous permettrait sûrement de voir comment, sur ce terreau, poussent les mouvements du genre Boko Haram, AQMI, etc. La migration des hommes est la plupart du temps celle de l’insécurité. Il existe des technologies pour tenter de préserver l’eau, ce patrimoine vivant. Mais la folie des hommes bétonne les terres humides, bâtit des barrages là où les fleuves étaient vivants et construit jusqu’au ciel des tours dans des terres déjà désertiques. La France est en tête dans ce combat pour l’eau avec ses industriels, ses scientifiques et ses ingénieurs. Les collectivités locales ont fait d’importants efforts depuis des années et nous attendons les conclusions du deuxième volet des Assises de l’Eau qui se terminera fin novembre. Il permettra sans doute d’accompagner l’évolution du modèle agricole français tout en répondant au contexte de dérèglement climatique. A suivre.