Nous nous posons de plus en plus de questions sur le règne animal. Il n’y a qu’à voir la violence employée par certains adeptes de la nourriture Vegan ou les polémiques que soulève la réintroduction des ours dans les Pyrénées.
Chacun campe sur ses positions, ses sentiments, et parfois son ignorance du monde animal. Les temps ont changé, nous avons une autre perception des animaux. Nous savons qu’ils sont différents et si proches de nous. Ce livre nous permet de mieux comprendre la thématique animale.
Il est vrai que l’auteur sait de quoi il parle. François Mouton, docteur vétérinaire, membre de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères et du Comité d’éthique de l’Inserm se situe dans la tradition des grands naturalistes d’antan. Son approche est résolument scientifique et humaniste. A travers des chapitres aux titres pleins d’humour il dessine un état des lieux de nos connaissances et de nos sentiments. Face à la cacophonie actuelle ce livre pourra éclairer aussi bien l’écologiste engagé que le législateur. À partir d’exemples d’espèces François Moutou nous raconte la complexité du vivant et tout ce qui nous lie au monde animal.
Il apporte des réponses à nos questions. Par exemple comment défendre et protéger des espèces que l’on ne sait qu’exploiter comme la morue sauvage « espèce connue depuis des siècles dont l’importance n’a jamais été discutée mais qui a été conduite pourtant au bord de l’extinction, au moins économique ».
L’histoire « humaine des morues » est tout sauf anecdotique, c’est en partie grâce à elles que les Européens, bien avant Christophe Colomb, ont découvert l’Amérique.
En quelques pages, l’auteur souligne combien elles sont sensibles à l’évolution du climat qui, ajoutée à la surpêche malgré la mise en place de quotas, condamne l’espèce à disparaître.
Aujourd’hui nous savons qu’il existe une limite à leur exploitation. Roussette, ours brun, diptères, etc. François Moutou nous conduit à poser un autre regard sur les animaux « Faut-il vraiment ‘‘aimer les animaux’’ ? Le ‘‘vivre avec’’ demande d’abord du respect, de la compréhension, de la tolérance, de l’intelligence. Si l’ensemble est appelé ‘‘amour’’, pourquoi pas, mais plutôt a posteriori
qu’a priori, et de préférence pas à titre posthume.»