Villes moyennes une dynamique puissante

Les villes moyennes sont des maillons essentiels de notre territoire national. Elles forment une singularité bien française, héritières de notre Histoire, notamment du quadrillage administratif du territoire qui a suivi la Révolution, des grandes transformations économiques du 19ème siècle et des politiques d’aménagement et de décentralisation à l’œuvre durant les Trente Glorieuses.

Elles sont aujourd’hui le lieu de vie de 25 millions de nos concitoyens. Elles structurent et irriguent de vastes territoires périurbains et ruraux et portent un rôle majeur de centralité pour les territoires qui les entourent.

Elles concentrent à la fois les atouts des grandes villes, notamment la présence de services publics, de commerces, d’un rayonnement culturel, économique et éducatif et d’une dynamique d’innovation forte… et offrent dans le même temps, les avantages des plus petites : marché immobilier plus détendu, proximité à la nature et taille humaine qui favorise les envies d’agir.

Pourtant, ces dernières décennies, nombreuses sont les villes moyennes qui ont été confrontées à des dynamiques de déclin, matérialisées en particulier par la désaffection de leurs centres-anciens : vacance commerciale, dégradation de l’habitant, vieillissement et paupérisation accélérés… Les explications sont nombreuses et les situations et les trajectoires des villes moyennes françaises sont contrastées. Mais un facteur revient partout : il se lit dans l’effet du report résidentiel, économique et commercial vers les agglomérations. Ce mouvement général de périurbanisation a profondément transformé les paysages de nos villes, les pratiques des habitants et par conséquent, l’attractivité de nos centres villes.

Face à ces enjeux, le Gouvernement a lancé en décembre 2017 le programme d’appui interministériel Action cœur de ville. Il est inédit par son ambition et son ampleur et il concerne 222 villes. Il vise à accélérer la redynamisation des centralités, et à accompagner les villes moyennes dans les transitions économiques, démographiques et écologiques auxquelles elles sont confrontées.

Pour les accompagner, l’État s’est doté de moyens nouveaux, avec la création de l’Agence nationale de cohésion des territoires et la mobilisation nombreux partenaires et acteurs de l’ingénierie, qui travaillent main dans la main avec les élus locaux. Tous, je veux les remercier, car ils contribuent, chaque jour, à la conception et à la concrétisation de projets. Plus de 2,8 milliards d’euros ont déjà été engagés depuis 3 ans et nous dépasserons les 5 milliards d’euros d’engagements publics, qui étaient initialement prévus sur les cinq ans. Cet investissement massif, nous le mobilisons au service de la redynamisation des centralités, en soutien à des projets de sobriété foncière, de renouvellement commercial, de réinvention du patrimoine, de recyclage de friches, de rayonnement des espaces publics et de nature, de mobilités douces ou encore d’équipement.

Cette dynamique, qui repose sur l’engagement des élus et de tous les partenaires du programme, est puissante.
Elle ne doit pas s’essouffler. C’est la raison pour laquelle le Premier ministre a souhaité que le programme Action cœur de ville se poursuive jusqu’en 2026, pour permettre aux équipes élues l’année dernière de porter leurs projets avec l’aide de l’État jusqu’à la fin de leur mandature. C’est un choix fort, qui permettra d’accélérer encore davantage la dynamique de projet. Il permettra aussi d’inscrire pleinement Action cœur de ville dans le projet global de territoire porté au travers des Contrats de relance et de transition écologique (CRTE). Il permettra enfin d’offrir des réponses aux défis nouveaux auxquels les villes moyennes sont confrontées. Les rencontres nationales Action cœur de ville, organisées le 7 septembre 2021 à la Cité de l’architecture et du patrimoine, seront l’occasion, comme chaque année, d’en débattre ensemble.

Trois ans après son lancement, le programme Action cœur de ville a d’ores et déjà produit de très beaux résultats. Toutes les enquêtes le montrent désormais, les villes moyennes redeviennent les « villes préférées des Français ». La dynamique est, je le crois, puissante et historique. Il nous incombe désormais de la conforter.
L’État y prendra toute sa part, aux côtés des territoires et de leurs élus.

Jacqueline Gourault
Ministre de la Cohésion des territoires
et des Relations avec les collectivités territoriales