Retour sur les impacts de la saturation des centres de stockage des déchets en France ainsi que des droits de douanes de la Chine.
Depuis la fin d’année 2018, la saturation de nombreux centres d’enfouissement des déchets sur l’ensemble du territoire français contraint plusieurs entreprises du recyclage à mettre à l’arrêt certaines de leurs installations faute de débouchés pour leurs déchets ultimes.
Le processus de recyclage produit irrémédiablement une fraction résiduelle non recyclable qui n’a d’autres choix que d’être enfouie ou parfois incinérée. Ces déchets ultimes ne peuvent évidemment pas s’accumuler sur les sites de recyclage, leur stock est fixé par arrêté préfectoral. S’ils ne sont pas évacués, c’est toute la chaîne de recyclage qui est alors bloquée.
La situation sera plus difficile en 2019, à commencer par une absence de visibilité concernant les engagements mensuels de volumes de la part des installations de stockage. Les choix que ces dernières pourraient faire aussi bien en ce qui concerne les catégories de déchets entrant que l’évolution de leurs conditions tarifaires, compte tenu de la réduction croissante des capacités autorisées, sont tout à fait incertains.
D’ici 2025, ce sont 8 à 9 millions de tonnes de déchets pour lesquels il faudra trouver une solution de valorisation. En 2019, nous estimons une carence de capacités d’enfouissement de déchets ultimes entre 600 et 800.000 de tonnes sur le territoire national.
À ce jour, il y a peu de solutions alternatives de valorisation pour traiter les déchets ultimes qui ne pourront plus être stockés (développement de la demande de CSR par exemple) alors même que nous constatons une augmentation globale des déchets à gérer, liée pour partie à la fermeture des frontières chinoises à l’importation de certains déchets valorisables, ou encore la prime à la conversion des véhicules. Et si certaines filières peuvent être mises en place, elles sont toujours plus coûteuses.
S’ajoute à cela, la baisse des prix de vente, de certaines fractions issues du recyclage des déchets métalliques, induite en partie par l’interdiction d’exportation vers la Chine de certains déchets non-ferreux, mais aussi de l’abondance soudaine sur le marché européen, d’autres fractions, à la suite de la mise en place des droits de douane imposés par la Chine, sur les déchets solides en provenance des États-Unis.
Même si nous pensons qu’à terme, cela aura pour effet de relancer le développement de nouvelles techniques de recyclage, sur notre territoire, et de retrouver une partie de la valeur ajoutée, les coûts de recherche et développement sont capitalistiques : les techniques et solutions ne peuvent être mises en place instantanément.
Communiqué de presse de Federec