Cet ennemi sournois qui met les peuples à genoux n’a ni frontière, ni couleur. Il porte un de ces noms bizarres, Covid19, que seuls les scientifiques peuvent inventer et il nous fait douter de l’avenir. Dans son livre « Le flambeau de la vie » René Dubos avait approché le concept de la santé avec une vision philosophique, dégagée de toutes croyances et profondément efficace. S’interrogeant sur le phénomène de création qu’est la vie sous toutes ces formes il

écrivait : « Comme nous le savons aujourd’hui, la vie se comporte comme si la plupart de ses structures et de ses fonctions étaient destinées à ce que s’accomplisse quelque fin ultime, pour le bien de l’individu et de sa descendance. La vie plonge ses racines dans le passé et ses activités dans le futur… Il apparaît clairement que les organismes vivants ne peuvent être différenciés du monde inerte qu’en termes de structures et de propriétés… Une propriété bien mystérieuse. »

Qu’aurait-il distingué dans ce virus ? La revanche d’un monde inerte auquel on n’accorde pas d’importance. Lui qui avait lutté avec succès contre la tuberculose puisqu’il découvrit le premier antibiotique bien qu’avant Fleming ne l’ait fait, parce qu’en tant qu’ingénieur agronome il avait trouvé l’adversaire idéal contre le bacille, avertissant que celui-ci s’adapterait et redeviendrait l’ennemi.

Ce virus ne nous met-il pas en face de nous-même ? « Plus nous maîtrisons le monde physique, plus il devient urgent d’imaginer des objectifs nouveaux, avec une réelle valeur. Le fait que le futur soit ouvert et imprévisible a de larges répercussions sur le plan médical » ajoutait-il. La santé idéale demeurera toujours un mirage qui s’estompe. L’Âge d’Or est une légende.

Traversons avec courage et empathie cette épreuve. Dubos croyait à l’adaptabilité qui est une composante de la santé et à la capacité physiologique à réagir rapidement et efficacement.
La race humaine vaincra.