Valeurs Vertes n°172

L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps, écrivait Machiavel dans le Prince. Lui qui semblait tout prévoir en politique n’avait pas imaginé qu’il serait banni de sa ville tant aimée, Florence, et qu’il ne la reverrait jamais de son vivant. La politique est un exercice difficile quand l’histoire précipite le siècle dans des crises inattendues et nous voyons bien que tous les corpus politiques sont en déshérence.

Épidémies, guerres… les cavaliers de l’Apocalypse sont-ils en train de seller leurs chevaux avant leur galop infernal ?
Comment poser les questions essentielles sur l’avenir de notre société et de notre environnement lorsque l’humanité a eu si peur devant la pandémie ? Que notre monde s’est rétréci et que ses dirigeants ont oublié que les solutions devraient se décliner en faisant des choix éclairés dans un contexte toujours évolutif.

Ce monde s’avère de plus en plus complexe et les contradictions ne sont jamais loin. Le domaine de l’énergie en est l’exemple le plus évident. Tous les jours, on nous annonce des solutions extraordinaires qui, malheureusement, sont tout aussitôt contredites par les faits.

Les jeunes générations ont peur que le ciel leur tombe sur la tête. Certains semblent même nostalgiques d’un passé où la moyenne d’âge de vie ne dépassait pas 40 ans.

Nous sommes clairement au milieu du gué. D’un côté, ceux qui croient que la Science peut apporter un progrès peu coûteux sur le plan humain. De l’autre, ceux qui se raidissent en refusant l’action et préférant se tourner vers un passé qui n’a jamais existé.

Pour servir de boussole afin de dessiner ce monde différent, il existe une célèbre formule, tombée en désuétude : « Penser global, agir local ». Il est grand temps de la réhabiliter. C’est en effet sur le terrain que l’on peut tester les solutions qui nous permettrons de résister aux orages. Les territoires en France sont l’échelon responsable, porteur de projets à moyen et long terme sur le terrain. C’est à partir de ces territoires, en France et ailleurs, que peut surgir un nouveau paysage, une nouvelle distribution des cartes. De quoi faire face à ce monde différent et si imprévisible.