Prévoir l’orage dans un monde différent
Ce fut un long chemin mais un chemin exaltant. Nous étions en 1992 et la Conférence de Rio avait mis l’accent sur les forêts qui brûlaient déjà en Amazonie. Une exposition à la Villette réunissait tous ceux et celles qui voulaient défendre une nature que les Trente Glorieuses avaient un peu malmenée. La nature devenait une valeur à défendre mais associations, entrepreneurs, scientifiques, s’ignoraient.
Dès son premier numéro, Valeurs Vertes a voulu réunir toutes celles et ceux qui pouvaient trouver des solutions ensemble ; des acteurs qui souhaitaient défendre une vision économique et environnementale où les idées construiraient comme une passerelle entre des mondes qui se côtoyaient sans se connaître.
Nous avons semé des idées qui peu à peu prenaient racine.
Les associations, les entreprises, les collectivités locales, n’étaient pas comme aujourd’hui dans l’action climatique ou conscientes de l’apport de la biodiversité, de la valeur de l’eau ou de l’économie circulaire. Mais des industriels visionnaires comme Antoine Riboud, Bertrand Colomb, Pierre Delaporte, entre autres, avaient déjà esquissé les chemins d’un développement soutenable.
Aujourd’hui nous ne devons pas laisser la place au pessimisme. Ces trente dernières années pendant lesquelles nous avons abîmé notre planète, nous ont aussi permis de découvrir que la planète était notre seul refuge. En cela, ces années folles ont été constructives.
Les entreprises ont dû affronter des législations contraignantes en France et en Europe et ont fait des progrès. Surtout celles qui avaient à leur disposition des équipes de chercheurs. Pour conserver leur prospérité, elles ont investi dans la recherche et le développement. Énergies renouvelables, agriculture bio, chimie verte, recyclage, biocontrôle, mobilité propre, retour de la nature en ville, etc. Cet inventaire à la Prévert traduit les efforts et les progrès accomplis. Souvenez-vous des montagnes de pneus usagés, des déversements polluants dans les rivières, des décharges sauvages !
Même si tout n’est pas parfait en France, la situation s’est améliorée grâce aux initiatives publiques et privées et également aux citoyens attentifs aux pollutions diffuses ou avérées. Combien de fois durant ces années-là, avons- nous découvert des PME/PMI, novatrices dans ce domaine qui avaient mis au point d’étonnantes solutions. La France n’est pas à la traîne et elle a souvent impulsé des technologies pour l’environnement qui ont conquis le monde. Aujourd’hui, si nous jetons un regard un peu nostalgique sur ces années passées, nous savons que l’on peut espérer. Des solutions existent mais il faut un corpus politique qui reste à écrire.
Cela viendra, n’en doutons pas.
À la lecture des entretiens que nous publions, nous vous invitons à observer comme le monde, en trente ans, a changé.
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