La colonne Morris ne manque pas d’air

On connaissait déjà les colonnes Morris, supports d’affiches de spectacles et de films. Il existe désormais la colonne Morris dépolluante, remplie d’eau et d’algues. Cette innovation, présentée à la COP21, est installée, dans le 14ème arrondissement de Paris, place Alésia, zone fortement touchée par la pollution.

La place Alésia voit, chaque jour, circuler plus de 72 000 véhicules. Selon les données d’Airparif, le taux de CO2 y dépasse les 40 μg/m3 réglementaires. C’est dans cette zone stratégique que le Groupe Suez Environnement, la start-up Fermentalg en Gironde (spécialisée dans la culture des micro-algues) et la mairie du 14ème, ont décidé d’installer une colonne Morris d’un nouveau genre.

Cette colonne verte dépolluante, haute de 4 mètres, contient un puits de carbone d’un mètre cube, remplie d’eau et de micro-algues. Par un système de photosynthèse, les algues absorbent le CO2 et rejette l’air purifié vers l’extérieur. Petit à petit, les micro- algues vont croître en absorbant les dioxydes de carbone. Cette biomasse ainsi composée sera, par la suite, évacuée vers des stations d’épuration et transformée en biométhane, gaz naturel qui servira au chauffage urbain.

Une colonne = 100 arbres

Gratuite pour la ville de Paris, cette expérimentation dévoilera ses résultats durant les premiers mois de l’année 2018. Si les bénéfices sont bel et bien présents, il se pourrait que d’autres colonnes dépolluantes soient mises en place, notamment dans les zones fortement sujettes à la pollution. Selon le groupe Suez et la start-up Fermentalg, la colonne dépolluante permettra de fixer une quantité de CO2 équivalente à celle absorbée par 100 arbres, soit une tonne de CO2 par an. Sachant qu’un Français émet, en moyenne, 7,5 tonnes de gaz carbonique chaque année, il faudra de nombreuses colonnes dépolluantes pour absorber la totalité des émissions de gaz émises par les Français.

Pour lutter contre la pollution, les meilleurs puits de carbone restent les océans, les forêts, les plantes, etc. Mais ces ressources précieuses sont de plus en plus menacées par la déforestation et le réchauffement climatique. ■

 




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