Une étude coréalisée par des chercheurs de l’INRA et l’ING, pour le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, a été rendue publique cet été. Il s’agit de définir le rôle pour les forêts et la filière forêts-bois françaises dans l’atténuation du changement climatique à travers divers scénarios.
Parmi les différents scénarios étudiés par les chercheurs de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et de l’ING (Institut National de l’Information Géographique et Forestière) se trouve « l’intensification avec plan de reboisement ».
4,5 millions d’hectares peuvent potentiellement être reboisés, soit 3% du sol français. Ces arbres ont une capacité d’environ 10 m3 d’absorption de CO2 par hectare et par an. Même les espèces stratifiées par les régions, comme le cèdre dans le Sud de la France, ont en moyenne une capacité de 8 m3 d’absorption de CO2 par hectare et par an. Selon Jean-François Dhôte, directeur de Recherche à l’INRA, un fort réchauffement climatique réduirait d’environ 30% le stockage annuel dans l’écosystème du carbone. « Voilà ce qui nous attend, et ce, seulement à l’horizon 2050 », s’inquiète t-il.
Pour Véronique Borzeix, sous-directrice des Filières forêts-bois, cheval et bio économie au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, il est important de faire évoluer le comportement des consommateurs, de moderniser les outils industriels de transformation du bois pour ne pas accentuer l’impact sur le climat.
Les orientations de gestion forestière et les évolutions de la filière forêt-bois, notamment le prélèvement, le rythme de reboisement et les usages des produits bois, influenceront directement le bilan carbone de la filière. Les différents scénarios présentent un résultat identique d’absorption du CO2 et montrent que la filière forêt-bois aura un rôle d’autant plus important, à l’horizon 2050, dans l’atténuation du changement climatique.
Des incertitudes planant encore sur certains pointsclés, il est délicat de chercher à classer les divers scénarios de gestion forestière étudiés en fonction de leur bilan carbone. L’objectif fixé à l’horizon 2050 est bien inférieur à la durée de cycle forestier des forêts métropolitaines. Si les projections avaient été effectuées à l’horizon 2100, les conclusions de l’étude auraient sans doute été différentes.
Les chercheurs de l’INRA et de l’ING, à l’origine de l’étude, vont poursuivre leurs recherches, notamment pour améliorer la prise en compte des effets du changement climatique et des crises qui pourraient en découler. ■