Cela fait trois ans que cette loi, n°2015-992 du 17 août 2015, Transition énergétique pour la croissance verte, est entrée en vigueur. Proposée une année plus tôt par la ministre écologiste de l’époque, Ségolène Royal, la LTECV se voulait une loi d’action et de mobilisation. Trois ans après est-elle toujours sur les rails ? Réussit-elle ses objectifs principaux : lancer un nouveau modèle énergétique français dans un cadre mondial et européen, réduire la facture énergétique de la France et créer environ 100 000 emplois sur trois ans.
De la loi au terrain, la transition énergétique aujourd’hui passe par la solidarité des territoires. Le mix énergétique n’est pertinent que si l’on respecte les caractéristiques d’une Région, d’une commune, d’un environnement particulier. Dans ce dossier nous parlons des réussites mais aussi des difficultés à vaincre parce que la loi cadre, dans sa transversalité sur la transition énergétique pour la croissance verte, touche à toutes nos habitudes de vie.
D‘une complexité extrême, elle aborde tous les sujets de société que le développement durable a fait surgir dans nos consciences : économie circulaire, gestion des déchets, bâtiment durable, sûreté nucléaire, éco-mobilité, transports etc.
De cet inventaire, qui marquait les bonnes intentions de la France avant la conférence de Paris de décembre 2015, une transformation de la société a commencé à s’esquisser et, peu à peu, à se mettre en place. Elle réclame de tous les acteurs la recherche d’innovations technologiques associée à une innovation sociale extrêmement délicate à réussir.
Même si nous sommes loin des objectifs à atteindre, même si les échéances se rapprochent, une mutation en profondeur a déjà atteint l’opinion publique. Les citoyens souhaitent adopter des comportements plus vertueux aboutissant à des investissements raisonnables.
L’essor des énergies renouvelables, la mobilité durable, les efforts pour réhabiliter l’habitat social, la mobilisation d’acteurs, Régions, communes, communautés et syndicats d’agglomérations, constituent un mouvement profond.
De grands énergéticiens se sont lancés dans le solaire, l’éolien, la biomasse, l’hydrogène alors que leur production il y encore quelques années se faisait dans les énergies non renouvelables. La promotion immobilière a, elle aussi, suivi le mouvement et les bâtiments BBC, pour peu qu’ils soient conçus par des architectes de talent, remportent du succès.
L’Europe, quant à elle, a mis la barre haute pour réussir ce défi, vous verrez quels pays sont les plus en pointe sur le sujet. Cela ne signifie en rien que le pari est gagné ! Il ne faut pas que cette transition énergétique se fasse au détriment des classes sociales les plus pauvres, mais qu’elle soit au contraire un moyen pour réduire leurs dépenses d’énergie et une possibilité de réhabiliter leur logement.
En France, une fiscalité favorable a permis à ceux qui le pouvaient financièrement de mieux isoler leur habitation. Mais, comme le rappelle le médiateur de l’Energie, Jean Gaubert, il reste encore 7 millions de passoires énergétiques dans l’habitat, public ou privé.
Il y a du pain sur la planche et ce dossier nous montre les efforts de la société française dans son ensemble. Elle a bien compris les enjeux environnementaux, économiques et sociétaux que cette loi, très large dans ces objectifs et parfois un peu déclamatoire, porte pour l’avenir.
L’Europe et la France devraient trouver-là de nouveaux modèles de développement indispensables à la santé de la planète. ■
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