Cœur de Ville : Enedis s’engage

Dans le cadre du plan gouvernemental « Action Cœur de ville », l’État a confié au Ministère de la Cohésion des Territoires, comme politique prioritaire, la rénovation et la revitalisation des centres-villes. Ce programme mobilise des acteurs de tous les horizons, entreprises, maires, préfets et associations. Le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité, Enedis, s’est ainsi engagé auprès des collectivités locales dans ce vaste programme de rénovation, de mobilité performante et d’implantations commerciales. Deux partenariats ambitieux avec la ville de Cognac et la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts) en seront les premiers fers de lance.

Cognac, charmante ville de Charente de 18 000 habitants, au passé riche en rebondissements (sur la route des premiers pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, 
berceau de François 1er), peine à affirmer son rayonnement dans la région malgré ses nombreux atouts, tel son musée des Arts inauguré en 2004.
Le partenariat signé en janvier 2019 entre Enedis et la Communauté d’Agglomération de Grand Cognac a pour vocation de renforcer son rôle dans le développement de l’ensemble du bassin de vie. Une alliance qui doit permettre de proposer des solutions au dispositif « Action Cœur de ville », contre la précarité énergétique par exemple.

Elle inclut des projets innovants d’autoconsommation, de rénovation énergétique, ou encore de mobilité électrique. Enedis sera systématiquement sollicité dès la phase prospective de ces projets, qu’il s’agisse de la création de bornes de recharge ou de l’aide à la maîtrise énergétique des bâtiments patrimoniaux. Cognac est donc une ville témoin de ce programme récent d’accompagnement des territoires et bénéficiera du soutien financier et de l’expertise de ses nouveaux partenaires.

La collaboration d’Enedis avec la Banque des Territoires, qui s’est concrétisée par la convention conclue le 6 juin, devrait par ailleurs faciliter le déploiement de projets d’infrastructures de mobilité électrique dans les municipalités concernées par le programme « Action Cœur de Ville », comme la ville de Cognac. Cet accord passe notamment par l’implémentation d’un réseau optimisé de bornes de recharge qui démontre une anticipation de la part des territoires aux évolutions futures de la mobilité. Près de 90 villes et intercommunalités bénéficieront pour cela de l’accompagnement financier de la Banque des Territoires (1 milliard d’euros de fonds propres seront mobilisés sur les 5 ans à venir) pour soutenir des projets de développement, des démarches innovantes et la mise en place de sociétés foncières dédiées à l’activité économique. 2,5 millions d’euros ont déjà été engagés en matière de soutien à l’ingénierie, et 300 projets ont été identifiés pour réaliser des co-investissements.

Le point de convergence des engagements respectifs de la Banque des Territoires et d’Enedis auprès des collectivités se situe autour de la mobilité électrique. Celle-ci représente une problématique de premier plan dans les villes moyennes, car elle a le potentiel pour répondre à des enjeux d’emploi, d’évolution des besoins, et d’intermodalité. En tant que gestionnaire du réseau de distribution publique, Enedis peut apporter des connaissances précieuses en amont et en aval des projets de mobilité qui s’appuient sur le réseau électrique. Elle s’est, par exemple, engagée à fournir aux collectivités, à leur demande, une analyse d’impact de la mise en œuvre de leur plan de mobilité électrique sur le Réseau Public de Distribution d’électricité (RPD) afin d’en adapter, si besoin, le dimensionnement ou la localisation.■

 

Michel Derdevet, Secrétaire Général d’Enedis

Entretien avec Michel Derdevet

Valeurs Vertes : En quoi « Action Cœur de ville » est-il un programme important pour Enedis ?

Michel Derdevet : Enedis est une entreprise de réseau à la fois nationale et locale, implantée historiquement au plus près
de tous les territoires, qu’ils soient ruraux, métropolitains, ou villes moyennes. Aujourd’hui le gouvernement exprime sa volonté de redynamiser, de redonner du sens aux centres villes de 222 villes moyennes, ces communes de 20 à 100 000 habitants, ce qui coïncide parfaitement avec nos priorités. Nous y retrouvons notre désir de développement du territoire, en matière de raccordement électrique mais aussi d’innovation au service des collectivités. Concessionnaire exclusif sur 95% de notre pays, le réseau de distribution est en lien permanent sur ces sujets avec les syndicats d’électricité, autorités organisatrices de la distribution d’électricité, qui portent elles aussi ces enjeux comme prioritaires. Cœur de ville correspond donc tout à fait à notre programme de revitalisation, de dynamisation, et nous permet aussi de retrouver nos racines, l’histoire du réseau électrique.

V.V : Comment espérez-vous contribuer,
avec la Banque des Territoires, à résoudre les fractures sociales et énergétiques ?

M.D : D’abord et surtout en nous appuyant sur notre tissu local ; Enedis est constituée de 25 directions régionales, en lien permanent avec les collectivités locales, les entreprises, les associations, … Nous les avons mobilisées pour qu’elles co-construisent, avec les élus et les collectivités concernées, les projets éligibles, en prenant en compte notamment les sujets liés à la mobilité électrique. L’idée était de rompre avec la démarche top-down et de mettre en place une logique de décentralisation, qui s’adresse aux territoires dans leur spécificité. La recherche de solutions pour revitaliser les centres-villes de villes moyennes ne peut fonctionner que si elle est conçue de manière locale, au plus près des projets. Elle doit tenir compte de la spécificité économique et humaine des territoires, de plus en plus marquée comme le note justement Jérôme Fourquet dans « L’Archipel français ».

V.V : Quel sera votre plan de déploiement
sur les sept années à venir ?


M.D : Nous allons décliner le programme Cœur de ville de façon pragmatique et concrète, en suivant les différentes actions engagées dans les villes où nous avons décidé de nous impliquer, avec souplesse et simplicité. Il nous faut être très mobiles, il ne s’agit pas de fixer une échéance pour 2025 et supposer qu’à partir de là, plus rien ne va changer. Il faudra s’adapter. De nouveaux besoins vont peut-être apparaître, et nous devrons en tenir compte dans le programme Cœur de ville, au fur et à mesure de son déploiement.




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