L’Afrique : l’oubliée de la transition énergétique

Faut-il choisir entre le développement économique de l’Afrique et les énergies renouvelables ? A cette question, Erik Orsenna, qui ouvrait le débat lors du 19ème Colloque du SER (Syndicat des Énergies Renouvelables) à l’UNESCO, a répondu qu’il n’y aura pas de développement économique de l’Afrique sans transition énergétique.

Des centrales à charbon s’apprêtent à ouvrir au Sénégal, terre de soleil et de vent, pour répondre aux besoins immédiats de son développement. Le conseiller de l’ambassade du Sénégal, Nsor N’Diaye, rappelle que très peu de pays africains parviendront à se développer sans accès à une énergie fiable et compétitive. Est-il possible de réussir simultanément le pari d’une transition énergétique portant sur leur croissance économique ?
Le système énergétique actuel de l’Afrique est majoritairement basé sur l’usage de la biomasse vivante. L’exploitation accrue des ressources en biomasse, de l’élevage et de la culture entraineront une déforestation tropicale et l’appauvrissement cumulatif du sol dans la zone sèche.
La transition énergétique devra en tenir compte et sera très liée à la transition agricole et alimentaire. Bertrand de la Borde, directeur d’IFC, explique que le développement énergétique en Afrique ne peut pas s’appuyer dans sa totalité sur les énergies renouvelables.
Au Sénégal, une première limite de la part d’énergie renouvelable que l’on peut injecter sur le réseau (20 à 30%), a été atteinte.
Le volume d’émission de CO2 en Afrique est actuellement de 2 tonnes par an et par habitant, contre 8 à 15 tonnes en Europe. L’enjeu du développement du continent africain doit être anticipé dès maintenant.
En 2050, si l’essor énergétique de l’Afrique aboutit sans inclure une transition vers les renouvelables, il sera trop tard pour envisager une compensation de l’augmentation du taux d’émissions de gaz carbonique du continent. ■




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