Les enjeux et les réponses de l’eau et du climat

Bernard Cyna, directeur régional Ile-de-France pour l’activité Eau France de Veolia

Le lien eau et climat est désormais avéré. Bernard Cyna, directeur régional Ile-de-France pour l’activité Eau France de Veolia, nous explique comment Veolia répond à ces nouveaux enjeux clés pour les métropoles.

Valeurs Vertes : Comment le dérèglement climatique impacte-t-il les métiers de l’eau ?
Bernard Cyna : Le dérèglement climatique peut provoquer, et de plus en plus fréquemment, des événements climatiques majeurs. A la suite de longues périodes sèches, après des orages, les filières de traitement de l’eau doivent par exemple s’adapter à des concentrations extrêmes de certains paramètres. Les installations doivent également être résilientes aux inondations : murs anti-crues, protection des ouvrages clés, etc. La nouvelle compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) du 1er janvier 2018 permet à Veolia d’apporter son expérience pour la prévention des inondations et d’aider les collectivités à la gestion dynamique des cours d’eau, à la prévision et la régulation des inondations, comme nous le faisons dans la vallée de la Bièvre depuis de nombreuses années. Les dérèglements climatiques sont également lourds d’enjeux pour les industriels, Veolia est présent pour optimiser leur cycle de l’eau, les accompagner vers une consommation plus sobre, dans la conformité de leurs rejets, et dans la sécurisation de leur approvisionnement, dans des conditions de performances économiques optimales.

V.V. : Quelles solutions innovantes de gestion de l’assainissement développezvous pour accompagner les grandes métropoles dans leurs réponses au dérèglement climatique ?
B. C. : Quatre d’entre elles me paraissent particulièrement fondamentales. Réutiliser des eaux usées traitées en sortie de station d’épuration, selon le niveau de traitement (décantation tertiaire, désinfection UV, etc.) pour l’irrigation, pour l’eau de baignade, ou la réinjection en nappe souterraine. Gérer les eaux pluviales par le traitement et par la rétention en amont : le stockage et l’infiltration à la parcelle limitent le ruissellement et évitent d’encombrer les réseaux. Récupérer les calories des réseaux d’eaux usées pour chauffer des installations (piscine, etc.) à proximité des réseaux. Générer du biogaz à partir des boues de station d’épuration par méthanisation. Grâce à toutes ses réalisations, Veolia s’attache à respecter sa devise : « Ressourcer le monde ».

V.V. : Comment la gestion de l’eau peut-elle se montrer plus sobre en matière de consommation d’énergie ?
B. C. : Pour une gestion optimale et économe, la gestion du patrimoine est un élément clé. Déterminer les priorités de renouvellement des installations, usines et réseaux, constitue un de nos savoir-faire. Au-delà, la bonne articulation du recours aux différentes technologies de potabilisation et d’assainissement pour chaque type d’eau, allant des techniques compactes de décantation aux traitements par membranes, est un levier déterminant de nos performances énergétiques. La digitalisation de tous nos métiers permet d’aller encore plus loin, grâce aux capteurs en usines et en réseau, au télé-relevé des compteurs et à notre outil de pilotage du service de l’eau, « Hypervision 360 ».
Mais en plus de l’optimisation de l’énergie consommée pour le service de l’eau, nous pouvons contribuer à réaliser d’autres économies encore : par exemple avec les traitements nécessaires pour faire baisser la teneur en calcaire de l’eau et la rendre plus douce. C’est le consommateur qui réalise alors des économies d’énergie.

V.V. : Sur votre territoire, comment Veolia se prépare aux défis du Grand Paris et des Jeux Olympiques ?
B. C. : Les projets de transport du Grand Paris impactent les réseaux des collectivités conduisant à de multiples déviations de canalisations, et nous répondons évidemment présents. Plus fondamentalement, le Grand Paris amènera de nouvelles zones de développement qui nécessiteront l’adaptation d’installations ou de nouvelles infrastructures. Nous serons aussi présents pour accompagner les collectivités dans ces nouveaux défis et apporter toutes les technologies digitales pour une ville intelligente (IoT, etc.) Les Jeux Olympiques demanderont, également des aménagements. Veolia est prêt à répondre aux enjeux essentiels de sûreté, de qualité de l’eau de baignade dans la Seine, de fourniture d’eau potable pour les millions de visiteurs dans le respect de l’environnement. ■




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