De la Bièvre à Angkor : protéger des territoires, exporter des solutions

Voici une belle histoire de résilience d’une rivière, la Bièvre, qui se jetait autrefois dans la Seine, à l’air libre, dans la rue de Bièvre, face à Notre Dame de Paris. Des hommes ont appris à la domestiquer grâce à des technologies qui demain pourraient contribuer à sauver les temples d’Angkor.

Ce cours d’eau, situé au sud-ouest de la Région parisienne, petit, mais capricieux, a donné du fil à retordre aux habitants de la vallée de la Bièvre lorsque, en 1982 il déversa 7,5 millions de mètres cubes d’eau hors de son lit.

C’est ainsi qu’en 1991, le SIAVB (Syndicat Intercommunal pour l’Assainissement de la Vallée de la Bièvre) a chargé Veolia de protéger les agglomérations de la vallée contre les inondations. Grâce à un système de gestion dynamique et automatisée des crues, conçu de façon adaptée au territoire, Veolia met à disposition de la collectivité un ensemble de solutions adéquates face aux situations d’urgence : un télécontrôle de la gestion optimale des flux hydrauliques de la Bièvre, des outils de prévision des crues et des zones susceptibles d’être affectées sous la forme d’alertes à courte échéance de la population, ou encore des astreintes disponibles à temps plein pour la mise en place de procédures de gestion de crise. Le système a ainsi permis d’éviter tout sinistre pour les riverains lors des fortes précipitations en mai et juin 2016, qui ont affecté toute la France.

Depuis 1991, Veolia porte à la Bièvre une attention particulière et contribue de manière durable à promouvoir pour le compte du SIAVB, les actions de protection de l’environnement et des riverains de la haute vallée de la Bièvre.

Cette expérience, aussi locale soit-elle, a pu inspirer d’autres régions du monde, elles aussi vulnérables à la montée des eaux ou aux inondations. Le dispositif mis en place par Veolia intéresse aujourd’hui le Cambodge. Veolia participe activement à proposer des solutions pour protéger les temples d’Angkor, ses populations locales et les ressources en eau du parc, contre les dégâts des crues, soit près de 400 km2 hébergeant les 120 000 habitants d’une centaine de villages. Sans prise en charge, la stabilité des temples pourrait être compromise par la surexploitation des ressources souterraines qu’engendre le tourisme de masse dans la région. Tout comme le dispositif mis en place dans la vallée de la Bièvre, le projet d’Angkor consiste à optimiser la gestion de la ressource en eau, mais aussi à améliorer l’assainissement du site. Une vingtaine de stations de mesure, la plupart cofinancées par la fondation Veolia, permettent la centralisation des données de pluviométrie et des hauteurs d’eau en rivière. ■

QUELQUES CHIFFRES
• La Bièvre : 20 kilomètres de cours d’eau et 18 kilomètres d’affluents
• Le Syndicat Intercommunal pour l’Assainissement de la Vallée de la Bièvre : 14 communes sur 3 départements (78-91-92) d’une surface de 110 km2 accueillant 150 000 habitants
• Les 15 bassins de stockage ont une capacité de 800 000 mètres cubes
• La télégestion a été confiée à Veolia en 1991
• La protection des riverains des crues est assurée sur une période de retour de 20 ans.

 

TÉMOIGNAGE

Thomas Joly, maire de Verrières-le-Buisson, président du SIAVB et vice-président de la Communauté d’agglomération Paris Saclay en charge de l’hydrologie, de l’eau potable, du milieu aquatique et de l’assainissement, nous apporte son témoignage.

V.V. : En quoi le système de gestion des crues est-il important pour votre territoire ?

T.J. : Depuis 1982, le Syndicat a souhaité se doter d’ouvrages techniques pour réguler le cours d’eau de la rivière et ainsi pallier à une vraie problématique d’inondations. Une gestion « dans la dynamique du temps » a été déployée avec des capteurs pour mesurer le débit de la rivière, mais aussi un automatisme sur les vannes pour contenir la progression des eaux.

V.V. : Quel rôle ce dispositif a-t-il joué pendant les crues de 2016 ?

T.J. : Ce dispositif a été particulièrement efficace puisque nous n’avons eu à constater aucune inondation dans les habitations situées sur l’ensemble du bassin versant de la Bièvre. Aucun dégât n’a été occasionné, ni sur les personnes ni sur les biens, alors que pour les rivières voisines, les estimations font état de plus de 35 M € de dommages.

V.V. : Quel est le rapport entre votre territoire et le projet des temples d’Angkor, au Cambodge, que vous soutenez ?

T.J. : Les dispositifs techniques et électroniques que nous avons mis en place sont parfaitement transposables et adaptables à la problématique des Temples angkoriens. Ils leur permettent d’avoir à leurs pieds de l’eau qui assure leur stabilité et garantit, en même temps, un approvisionnement en eau potable pour les rizières. ■




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